Vous êtes ici : Accueil > Actualités > Voir son élevage sous un nouvel angle avec CAP'2ER©

Voir son élevage sous un nouvel angle avec CAP'2ER©

Accéder aux flux rss de notre siteImprimer la page

La Chambre d’agriculture de la Lozère organisait Jeudi 29 octobre 2020, dans le cadre d’Innovaction, une porte ouverte chez Roland et Serge Valentin pour présenter les services environnementaux d’une ferme d’élevage.

Lors de la rencontre au GAEC Avenir, à Prunières, les participants ont échangé sur la certification environnementale qui permet d'aborder son exploitation sous un nouvel angle : le diagnostic CAP'2ER©. Il identifie les quantités de gaz à effet de serre émises et stockées par l'exploitation. Il permet de faire un bilan de l'azote qui entre et sort de celle - ci et de son efficience. Dans un second temps une analyse poste par poste apportait des précisions sur les pratiques qui peuvent être adaptées pour améliorer la situation.

Les émissions de gaz à effet de serre de l'agriculture représentent 19% de toutes nos émissions. Et l'֤État s'est engagé pour qu'à l'horizon 2050, la neutralité carbone soit atteinte. Pour situer son élevage de bovins (lait ou viande) il est désormais possible de les quantifier grâce au diagnostic CAP'2ER©.

Prenons l’exemple d’une exploitation du Massif-Central d'une soixantaine de vaches laitières nourrissant l'équivalent de 2 400 personnes chaque année grâce à sa production. Elle émet environ 7 tonnes d'équivalent CO2 et en stocke un peu moins de 2. Autrement dit elle arrive à capter en moyenne 27% de ces émissions.

Grâce à ce diagnostic et à l'analyse fine qui peut en être faite, on identifie les actions permettant de réduire la quantité d'azote qui entre dans sa production et d'en améliorer l'efficience.

Par exemple, en remplaçant le soja venu du continent américain par du colza produit en Europe (notamment en France). L’exploitation peut retravailler encore plus finement la composition des rations sur les céréales, les quantités et types de concentrés distribués aux animaux. Elle peut aussi enfouir le lisier dans le sol dans les 12 heures après son épandage.

Ces trois actions combinées rendent envisageable, par exemple, une réduction de l'excédent d'azote issu de la production de 105 à 79 kg par ha et par an. On passe alors en dessous du seuil de 100 kg d’excédent d’azote par ha et par an qui, lorsqu’il est dépassé, marque un premier seuil d'alerte. L’autre effet attendu porte sur l'azote entrant dans l'exploitation qui gagne en efficience en passant de 27 à 33% d’efficience. Ces pratiques plus vertueuses réduisent aussi la totalité des émissions de gaz à effet de serre.

Selon les objectifs de production, de revenu et de qualité de vie que chaque éleveur se donne, on privilégie différents leviers d'action. La Chambre d'Agriculture propose plusieurs compétences pour accompagner les ajustements à initier. Leur combinaison, spécifique à chaque exploitation, constitue un plan d'action. Les réductions d'émissions de gaz à effet de serre peuvent être mutualisées entre agriculteurs. Elles peuvent être négociées à un prix plus élevé sur le marché carbone volontaire. Des entreprises locales ou nationales peuvent être intéressées pour compenser leurs propres émissions.

Certaines volontaristes sur la réalisation de ces diagnostics filières les financent. Dans les mois à venir d'autres filières, notamment celles des signes officiels de qualité, pourraient inciter les éleveurs à s'y engager, tout particulièrement ceux qui s'installent. La région Occitanie et le plan de relance du gouvernement y apporteront un soutien financier. Les exploitants peuvent aussi y trouver une autre occasion d'optimiser économiquement leur système de production et de gagner en rentabilité.

Le CAP'2ER© et le plan d'action qui en découle sont l'occasion de voir son exploitation sous un éclairage nouveau, de chercher à améliorer ses pratiques et son revenu tout en contribuant à l'atténuation du changement climatique, sans déséquilibrer son système de production. Cet après-midi aux Pinèdes, chez Roland, Serge et Laure Valentin, a été l'occasion de présenter à des agriculteurs, plusieurs élus de nos collectivités locales, et des organismes para agricoles et des citoyens intéressés par le sujet (une trentaine de personnes en tout) d'aborder ce nouveau défi et de lui donner du sens pour notre département.

Contact Catherine Rocher Chambre d’agriculture Lozère au 04 66 65 62 00.